Voyage en Chine : Dehang, Zhangjiajie et Tianmen

Troisième partie de notre voyage. Notre itinéraire nous conduit dans la vallée miao de Dehang, dans le parc de Zhangjiajie et au sommet du mont Tianmen.
Septembre 2018
24 jours
3

En septembre 2018, je suis partie avec ma famille pour un voyage de 24 jours en Chine. Notre petit groupe se composait de sept adultes et quatre d'entre-eux n'avaient jamais été en Asie.

Amoureux de la nature, nous avons privilégié les parcs naturels aux grandes villes. Le voyage s'est effectué sans guide mais un minibus avec chauffeur avait été prévu pour faciliter une partie de nos déplacements.

Le voyage a débuté par le sud de la Chine.

Un premier carnet relate nos aventures dans la région de Yangshuo, et aborde aussi le choix de l'itinéraire et nos impressions sur la Chine. Un deuxième carnet décrit nos découvertes dans les rizières de Dazhai, puis dans la ville de Fenghuang et sur la muraille de Chine du Sud

10 yuans (CNY ou RMB) = ± 1,3 € = ± 2 CAN$

9
sept

En route pour Dehang

Après avoir visité la ville de Fenghuang de jour, nous étions en route vers le village de Dehang. Celui-ci est situé dans une jolie vallée encaissée, dans la province du Hunan, et ses habitants sont de l'ethnie Miao.

Le trajet a duré 1h30. Peu avant l’arrivée, la route devant nous est apparue en travaux et non fréquentable. Le chauffeur a hésité avant de finir par avancer, nous permettant ainsi d'accéder au village. Le prix d’entrée était de 100 rmb/p. Tout se paye ici en Chine!

Dehang semblait au repos ce jour-là. Les travaux empêchant probablement les cars de touristes de passer, le parking était presque vide, les échoppes de souvenirs étaient fermées, et il n’y avait personne dans les rues. Nous nous croyions dans une ville fantôme.

n

Rien de grave cependant, car nous n'étions pas là pour le village, bien que joli, mais pour les balades qu’il est possible de faire dans la vallée.

Nous avons quand même trouvé une petite supérette et un hôtel-restaurant ouverts sur la place principale. Les tables tournantes y étaient un peu collantes, mais la cuisine à l’entrée semblait propre et ils avaient un menu en anglais. La photo ci-contre vous aidera à le repérer.


Randonnée vers le plateforme Tianmen

Une fois rassasiés, nous avons entamé une balade de 2h30 A-R qui allait nous mener jusqu’à la plateforme Tianmen (du même nom que la montagne que nous explorerons trois jours plus tard).

Auparavant, la balade s’effectuait sur un petit chemin bétonné. Désormais, une route mène au fond de la vallée. Nous avons donc d'abord marché sur cette route en faux-plat, fraîchement asphaltée. Les travaux n’étaient pas tout à fait terminés. Des femmes triaient et déplaçaient les cailloux sur les côtés. Les hommes aménageaient le fond du torrent en contrebas de la route.

Au fond de la vallée, la route aboutissait à l’entrée d’une gorge et laissait place à un chemin qui montait d’abord doucement le long du torrent.

Celui-ci et le chemin ont été aménagés eux-aussi pour satisfaire aux critères des touristes chinois : nombreuses poubelles, bancs avec parasol en béton, petits passages à gué sur des plots en béton, rampes et balustrades en béton façonnés comme des troncs d’arbre, … font désormais partie du paysage. Mais ce de manière plutôt respectueuse (les câbles électriques le long des parois ressemblaient même à des lianes), tout en apportant un petit côté ludique à la balade.

Le chemin se transformait en volées d’escaliers (il fallait bien qu’il y en ait) qui nous ont d'abord menés à une belle cascade, puis à la plateforme d’où nous avions une vue à 360° sur les pics environnants. Encore quelques escaliers et nous atteignions un point de vue d’où nous pouvions observer la plateforme.

Et un peu plus haut, se trouvait l’aire de repos d’une route rapide. Nous ne savons pas quelle est cette route, mais quelques touristes chinois étaient arrivés par là. Cependant, pas de regrets pour nous. Rien ne vaut la vue qu’offrait la montée à pied.


Retour à Dehang et trajet vers Wulingyuan

Après une petite pause bien méritée, nous sommes descendus par le même chemin pour retourner au village et nous offrir une glace à l’eau industrielle. Pas de chance pour certains, leur glace était faite à base de pâte d’haricots rouges !

Pendant que nous dégustions (ou pas) notre glace, nous observions les habitants de Dehang qui semblaient avoir terminé leur sieste.

A 17h, nous avons repris le minibus ; cette fois en direction de la ville de Wulingyuan.

Pendant quatre heures, la route fut constituée d'une succession de longs viaducs à la hauteur impressionnante. Avec la nuit qui tombait, et notre chauffeur antipathique qui ne semblait pas vouloir faire de pause, nous n'étions pas très rassurés.

10
sept
Vue d'ensemble du parc

A Yangshuo et à Dehang, nous avions eu droit à un premier aperçu de ce que la Chine avait à nous offrir comme formations karstiques.

A Zhangjiajie, ce sont plus de 1000 pics karstiques de 200 m de haut et produits par l'érosion qui donnent lieu à un paysage étrange et fantastique. Celui-ci est protégé par un parc national. Classé à l'Unesco, il est très touristique, surtout depuis que le réalisateur d'Avatar s'en serait inspiré pour le décor de son film.

Quand nous sommes arrivés à Wulingyuan la veille au soir, il y avait de nombreux cars qui déversaient les touristes chinois par dizaines sur le trottoir. Cette ville sert en effet de dortoir pour les visiteurs du parc, situé juste à côté.

Pour éviter la foule, nous avons donc eu comme stratégie de ne pas visiter le parc de Zhangjiajie un week-end et de nous lever tôt.

Afin d'alléger cet article, les deux jours passés dans le parc ont été décrits dans le carnet "Visite du parc national de Zhangjiajie".

11
sept

Nous avons achevé notre deuxième journée dans le parc vers 17h.

Après en être sortis, nous avons directement été dîner dans un restaurant en face de l'hôtel.

Deux heures plus tard, alors qu'il avait commencé à pleuvoir, nous avons récupéré nos bagages à l’hôtel et nous avons fait connaissance avec le troisième chauffeur fourni par l’agence. Nous voilà partis avec la pluie en direction de la ville de Zhangjiajie.

Après 1h de route, nous sommes arrivés à notre hôtel (Dingding Inn). Certains en ont profité pour faire un tour dans le centre commercial voisin. Les autres sont déjà partis dormir. C’est que c'est fatiguant de voyager !

12
sept

A Zhangjiajie, nous voulions visiter la montagne Tianmen qui surplombent la ville. Pour plus de facilité, nous avions donc choisi un hôtel situé à deux pas de la billetterie et du téléphérique.

Comme il avait beaucoup plu la veille, nous nous sommes seulement mis en route vers 10h, afin de laisser la brume quitter la vallée et la montagne.

Vue d'ensemble de la montagne Tianmen

Pour accéder au sommet, il y avait trois options : monter en bus et descendre en téléphérique / monter en téléphérique et descendre en bus / monter et descendre en bus. Le téléphérique ne pouvait être utilisé que pour un trajet. Quelle que soit l’option, l’entrée et les trajets coûtaient 258 rmb/p. Nous avons choisi la première option.


Montée en bus jusqu'au Tianmen Dong

Depuis la billetterie, un premier bus nous a fait traverser la ville avant de nous déposer devant une grande esplanade avec la montagne en arrière-plan. Au bout de celle-ci, notre billet nous permettait de prendre un autre bus.

C’était parti pour 11 km et 99 virages sur une route classée parmi les plus dangereuses mais aussi les plus belles du monde. Si tout se passait bien, elle allait nous mener à 1300 mètres d’altitude en une vingtaine de minutes.

Heureusement pour nous, il ne pleuvait plus et le chauffeur semblait maîtriser son véhicule. Pour pimenter l’expérience, un écran affichait la vitesse à laquelle il roulait. Mais nous préférions regarder la route qui défilait, histoire de ne garder notre petit-déjeuner dans notre estomac.

Enfin, nous étions arrivés! Et il ne faisait pas très chaud là haut.


Un escalier de 999 marches

Nous étions au pied du Tianmen Dong (ou Heaven’s gate), un énorme trou de plus de 100 m de haut, formé dans la roche. Les courageux (ou les fous), comme nous, monteront les 999 marches et accéderont ainsi au paradis. Les autres pourront prendre un escalator caché dans la roche, à droite de l’escalier (à payer en supplément du ticket d’entrée).

En récompense de nos efforts, une vue sympa nous attendait depuis cette porte du paradis : d’un côté, l’escalier de torture et de l’autre, une jolie vallée où flottaient encore quelques nuages.


En escalator jusqu'au sommet

De là, il était possible de prendre un autre escalator inclus dans le billet d’entrée, et lui aussi caché dans la montagne. Il nous a transporté au sommet en quelques minutes. Nous avions l’impression d’être dans une station de métro.

A la sortie, une vue féerique nous était offerte. Les nuages n’avaient pas voulu quitter la vallée et quelques pics surgissaient de cette mer de coton.

Le sommet de Tianmen est un plateau plus ou moins vallonné dont il est possible de faire le tour en quelques heures. Les chinois aimant les sensations fortes, certains chemins ont été aménagés en balcons, le long des falaises. Par endroit, le béton de certains tronçons a même été remplacé par du verre pour augmenter la sensation de vertige. Ces tronçons de verre sont payants (5 rmb) et peuvent être contournés.


Le tour du Mont Tianmen

Nous avons choisi d’effectuer le tour du sommet dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant par le "Wuhu Peak". De là, nous pouvions observer le petit "Intoxicating cloud pavilion".

La balade s'est poursuivie en direction de ce pavillon et du premier tronçon en verre.

Afin de pouvoir marcher dessus sans griffer la surface, nous avons reçu des chaussons en tissu à mettre par dessus nos chaussures. Ainsi équipés, nous avons pu nous aventurer sur le balcon. C'était très impressionnant. Les plaques de verres étaient déposées sur des travées en béton et il était très tentant de marcher sur ces travées plutôt que sur le verre.

Après ces émotions, nous avons continué la balade sur les balcons bétonnés, à peine moins impressionnants. Il avait commencé à pleuvoir mais la vue restait magnifique.

Le chemin quittait ensuite les falaises et nous a dirigé vers le "Cherry village", où nous avons pris un bol de nouilles bien chaudes dans une petite cantine. Pendant ce temps, la pluie s’intensifiait.

Nous avons quitté notre abris pour visiter le temple bouddhiste situé juste à côté : le "Tianmen temple". Un nom pas très original alors que les Chinois nous avaient habitués à des noms de lieux plus poétiques.

Ce temple consiste en une série de bâtiments aux couleurs éclatantes, renfermant des statues de bouddha et d’autres divinités, et séparés par des cours intérieures. La brume, les fumées d’encens, et des chants spirituels diffusés donnaient au lieu une atmosphère particulière.

Après la visite du temple, nous avons continué à braver la pluie en passant d’abord à côté de la "Son craving cave", un puit où les futurs parents peuvent venir prier pour la naissance un garçon.

Nous sommes ensuite passés sur un pont suspendu sensé servir de point de vue, mais hélas, les nuages étaient très présents du côté nord de la montagne, et bien entendu, nous ne voyions rien.

Nous avons continué sur des balcons bétonnés. Les nuages formaient une épaisse couverture blanche sous nos pieds et, du coup, nous avons décidé de ne pas aller sur les autres tronçons de verre et de poursuivre uniquement par les tronçons bétonnés. Par endroits, nous apercevions tout de même la falaise et son vertigineux à-pic.


Descente en téléphérique

Nous sommes arrivés au niveau du téléphérique et au vu de la météo et de nos manteaux trempés, nous avons préféré ne pas terminer la boucle pour redescendre directement. Il était 16h et il n’y avait pas de file, alors que le long système de barrières mis en place pour réguler les files indique que ce n'est pas toujours le cas, comme dans le parc de Zhangjiajie.

Le téléphérique de Tianmen fait plus de 7km et est un des plus longs du monde. Depuis notre cabine, les nuages nous laissaient entrevoir la route que nous avions parcourue le matin en bus.

Petit à petit, la montagne a laissé place à la campagne puis à la ville, et le téléphérique passait alors à quelques mètres des immeubles, laissant peu d'intimité aux habitants.

Une fois arrivés en bas, nous avons récupéré nos affaires à l’hôtel. Le chauffeur nous y attendait et nous a conduits à l’aéroport de Zhangjiajie car nous allions prendre l'avion pour Pékin.

Nous étions à la moitié de notre périple et nous avions déjà vu tellement de paysages inoubliables. La suite du voyage nous promettait encore de belles choses à voir :

https://www.lenemooquivoyage.eu/carnet/voyage-en-chine-pekin-grande-muraille-jiankou-mutianyu