Voyage aux Pays-Bas

Deuxième partie de notre roadtrip aux Pays-Bas. Nous explorons cette fois Muiden, Enkhuizen, Den Helder et l'ile de Texel.
Mai 2022
12 jours
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En mai 2022, je suis partie explorer l'ouest des Pays-Bas avec mon compagnon.

Après avoir d'abord passé 4 jours à découvrir les villes de Dordrecht, Gouda et Woerden, et après avoir randonné à pied et à vélo dans la campagne environnante, nous nous sommes dirigés un peu plus au nord pour poursuivre notre exploration des Pays-Bas.

Pour notre cinquième jour, nous avons donc pris la voiture pour quitter Woerden et nous rendre plus au nord à 40 minutes de route, dans la petite ville de Muiden, à l'est d'Amsterdam.

Nous avions prévu de loger une nuit en bordure de la ville, dans la ferme De Muiderhof située au cœur des polders. Les propriétaires y avaient aménagé une "pipowagen" (caravane) avec vue sur leurs prés où pâturaient vaches et moutons.

La ville de Muiden quant à elle nous a semblé très agréable. Construite à l'embouchure du fleuve Vecht et au bord de ce qui était autrefois la mer Zuiderzee (cf plus bas dans ce carnet), elle était au départ un port important grâce à sa liaison fluviale avec la ville d'Utrecht.

Mais par la suite, des conflits pour sa possession ont provoqué une diminution de son activité portuaire, et Muiden fut progressivement reléguée à un rôle d'avant-poste destiné à protéger Amsterdam. La ville ne s'est donc jamais beaucoup développée ce qui lui a permis de conserver un caractère paisible.

Une fois arrivés à la ferme et à peine nos affaires installées dans la caravane, nous enfourchions nos vélos pour explorer la campagne sur 58 km et découvrir ainsi la réserve naturelle des Ankeveense Plassen.

En chemin, nous avons également croisé la ville fortifiée de Naarden et plusieurs bastions destinés autrefois à défendre Amsterdam.

Mais afin de ne pas trop allonger ce carnet, je vous parlerai de toutes ces découvertes dans un article dédié à nos balades à vélo aux Pays-Bas.

Le lendemain matin, nous avons quitté la ferme et nous sommes partis visiter le château Muiderslot (17,50 €/pers). Celui-ci date du 13ème siècle et il fut occupé jusqu'à la fin du 18ème siècle avant de devenir "musée national" cent ans plus tard.

De forme carré et entouré de douves, il contient des œuvres d'art et des objets du quotidien datant du Moyen-Age et du 17ème siècle (notamment d'étroits mais imposants lits à baldaquins dans lesquels les gens dormaient assis par peur que la mort ne profite de leur position allongée).

Autour du château se trouvaient un verger ainsi qu'un jardin de style renaissance abritant un potager et d'anciennes variétés de plantes. On trouvait aussi un pavillon moderne, le "Waterschild". En partie enterré, il contenait une exposition sur l'eau "amie ou ennemie" pour le château et les Pays-Bas.

Il y a un petit parking payant à côté du château, au bout de la rue Ton Kootsingel. Mais, vous pouvez aussi vous garer sur le parking P2 gratuit (Rue Mariahoeveweg) en dehors la ville, à 15 minutes à pied du château. Ce sera ainsi l'occasion de flâner le long du fleuve Vecht et de la jolie rue Herengracht.

Après la visite du château, nous nous sommes rendus en voiture jusqu'au Natuurbelevingcentrum De Oostvaarders, un des deux centres nature du parc national Oostvaardersplassen, situé entre les villes d'Almere et Lelystad, dans la province du Flevoland.

Nous avons fait une balade à vélo de 33 km dans ce parc qui nous a moins enchantés que d'autres. Mais peut-être est-ce dû à la pluie qui s'était invitée à mi-chemin pour ne plus nous quitter. Au-moins, nous avons ainsi eu l'occasion de tester (et valider) nos capes de pluie pour cyclistes achetées spécialement pour le voyage !

Ensuite, direction la ville d'Enkhuizen, située de l'autre côté de l'ancienne mer Zuiderzee. Pour cela, rien de plus simple puisque l'autoroute circulait sur la Houtribdijk (ou Markerwaarddijk), une digue qui la traversait de part en part sur 26 km.

Cette digue et plus encore, la Afsluitdijk, située plus au nord, ont joué un rôle très important dans l'histoire des Pays-Bas.

Mais pour que vous compreniez mieux pourquoi, il faut d'abord que je vous parle un peu plus de cette Zuiderzee, dont la création est plutôt terrifiante.

Au départ simple région de lacs et marécages reliée à la mer du Nord par une rivière, cette zone s'est progressivement agrandie suite à l'érosion et à des inondations. Et puis, au 13ème siècle, une succession de tempêtes et d'immenses raz-de-marée ont emporté digues, dunes, et tout ce qui était sur leur passage pour permettre à la mer du Nord de gagner du terrain.

Et quel terrain ! A la fin du 13ème siècle, c'est 5000 km carrés supplémentaires qu'elle occupait sous la forme d'un golfe appelé désormais Zuiderzee. Imaginez, c'est comme si tout le département de La Manche (ou pour les Belges, les provinces de Flandre occidentale et orientale) se retrouvait à jamais englouti par les flots !

Après sa formation, la Zuiderzee resta une mer très agitée provoquant régulièrement de graves inondations jusqu'à ce qu'en 1932, la digue de fermeture Afsluitdijk, un barrage long de 30 km et large de 90 m, permette de transformer cette mer menaçante en un immense lac, l'Ijselmeer.

La construction de cette digue permit ainsi d'entamer des travaux d'assèchement et de récupérer alors un ilot de 1500 km carrés qui n'est autre maintenant que la province du Flevoland (où nous avions tout juste fait du vélo).

La digue Houtribdijk sur laquelle nous devions rouler pour rejoindre Enkhuizen fut quant à elle achevée en 1976. Elle devait permettre d'assécher une partie supplémentaire de l'Ijselmeer, mais comme ces travaux n'ont jamais eu lieu, elle créa ainsi un deuxième lac, le Markermeer.

Enkhuizen a été notre ville coup de cœur aux Pays-Bas. Son écomusée (cf chapitre suivant) en est sûrement pour quelque chose, mais la ville elle-même avait ce je ne sais quoi qui la différenciait des autres. Peut-être est-ce dû au fait que ses rues semblaient contenir plus de petites maisonnettes en briques à l'architecture tellement typique des Pays-Bas ?

Quoi qu'il en soit, nous avons particulièrement aimé flâner dans la ville, même le soir de notre arrivée alors qu'il pleuvait. Comme nous logions dans un B&B ('T Karnemelkhuys), nous avions en effet dû sortir affronter les éléments afin de chercher un restaurant (nous avons d'ailleurs jeté notre dévolu sur le délicieux 1601 Foodbar).

Heureusement, il ne pleuvait plus le lendemain matin. Nous avons ainsi pu redécouvrir la ville sous un ciel plus clément et puis, nous avons exploré son musée Zuiderzeemuseum (18 €/pers) pendant plusieurs heures.

Celui-ci se compose d'un musée en plein air et d'un musée couvert. Le musée en plein air (buitenmuseum) est un écomusée plongeant les visiteurs dans la vie quotidienne des villages de pêcheurs de la Zuiderzee au début du 20ème siècle.

Il abrite plus de 140 maisons et bâtiments historiques, et une grande partie d'entre eux provient de villes et villages situés autour de l'ancienne Zuiderzee. Ils ont été soit transportés tel quel, soit démontés et reconstruits à l'identique. Cela afin de les agencer entre eux pour reconstituer trois villages vivants de la pêche en mer (alors que cette activité n'était désormais plus possible depuis la fermeture de cette même mer en 1932).

Le premier village, situé juste à l'entrée du musée, était un petit port de pêche. On pouvait y visiter l'intérieur de quelques maisons meublées comme à l'époque, ainsi qu'une épicerie, des séchoirs à poissons, et un hangar destiné à la construction de bateaux.

Le deuxième village était installé autour d'une église. Il abritait des maisons plus cossues et bourgeoises, un bureau de poste, une école, quelques échoppes et des ateliers d'artisans qui permettaient de découvrir les métiers d'autrefois.

Le troisième et dernier village semblait plus "résidentiel". On y trouvait principalement des maisons de pêcheurs et d'ouvriers, ce qui ne le rendait pas moins intéressant pour autant.

Après avoir passé trois heures à visiter le musée extérieur (il faut dire que j'adore les écomusées), il nous restait ensuite à visiter le musée couvert (binnenmuseum). Ce dernier complétait parfaitement le musée de plein air avec son hangar à voiliers (schepenhal), ses costumes régionaux et ses objets d'époque. Sa visite nous a pris une heure.

Ensuite, nous avons quitté Enkhuizen pour nous rendre dans la ville de Den Helder située encore un peu plus au nord, à 1h de route. Nous y avions loué un petit cottage pour deux nuits, via airbnb.

Après nous être installés dans le logement et après avoir fait quelques courses pour nous ravitailler, nous nous sommes rendus à la plage Duinoord, située à 7 minutes en voiture du centre ville. Elle était accessible via un chemin en macadam qui grimpait à travers les dunes depuis l'extrémité d'un grand parking gratuit (rue Jan Verfailleweg) .

Comme il ne faisait pas très chaud, nous n'avons fait que marcher un peu sur cette jolie plage avant de rentrer au cottage.

Le lendemain, nous avons pris le ferry à Den Helder pour nous rendre sur l'ile de Texel. La visite de celle-ci est un des "must-do" aux Pays-Bas et nous étions impatients de la découvrir.

Nous pensions au départ y circuler en vélo car Texel n'est pas bien grande (20 km de long sur 10 km de large), mais voyant que la météo annoncée pour l'après-midi était pluvieuse et venteuse, nous avons préféré prendre la voiture (ce qui nous a obligé à acheter une carte parking pour la journée car les parkings sur l'ile sont payants).

Après avoir profité de quelques jolies vues sur Den Helder et sur le sud de Texel depuis le ferry, nous avons débarqué à Den Doorn.

A peine sortis du bateau, nous avons directement filé vers le village De Cocksdorp au nord de l'ile. Une magnifique plage balayée par le vent et un phare très photogénique nous y attendaient au bout de la rue Vuurtorenweg.

Nous nous sommes baladés sur la plage avant de nous rendre au pied du phare d'où nous pouvions apercevoir les plages de Vlieland, l'ile voisine de Texel. Ces deux iles sont les plus occidentales des iles Wadden (ou Frisonnes) qui forment un long archipel bordant les Pays-Bas, l'Allemagne et la côte Ouest du Danemark.

Nous avons ensuite repris la voiture pour nous rendre un peu plus loin et découvrir la zone humide De Slufter (rue Slufterweg 1 à De Cocksdorp).

Situés dans le Parc National des Dunes de Texel (qui occupe toute la côte ouest de l'ile), ces marais salants régulièrement inondés par la mer abritent de nombreux oiseaux marins. Nous nous y sommes baladés pour tenter de les observer de plus près (du moins avec des jumelles).

Après avoir pique-niqué, nous avons à nouveau repris la route pour poursuivre notre exploration de la côte ouest et du Parc National des Dunes de Texel.

Nous avons d'abord fait un saut à la plage "Paal 15" (rue Westerslag 4 à Den Burg) accessible depuis un grand parking.

Puis nous nous sommes baladés sur la plage "Paal 9" (rue Hoornderslag 8 à Den Hoorn) et dans ses dunes qui faisaient également partie du parc national. Au creux d'une vallée, elles cachaient un bien joli étang.

Nous avions ensuite prévu d'explorer la plage De Hors à l'extrémité sud de l'ile et du parc national, mais malheureusement, à peine arrivés au parking (rue Mokweg à Den Hoorn), la pluie a subitement décidé de faire son apparition. Nous avons donc préféré nous rendre sur la côte est de l'ile, avec l'espoir que la pluie n'y était pas encore.

Mais nous avons à peine eu le temps de prendre quelques photos de moutons de race Texel, et de grimper sur la digue de sable Prins Hendrik avant que la pluie ne nous rattrape.

Comme elle s'intensifiait et que nous étions fatigués de notre journée au grand air, nous avons préféré retourner à Den Doorn pour reprendre le ferry vers Den Helder.

Le lendemain, il ne pleuvait plus et c'était tant mieux car nous avions prévu de faire une balade à vélo de 39 km avant de quitter Den Helder. Celle-ci nous a emmenés dans les dunes et à travers une région où fleurissent de nombreuses fleurs à bulbes au printemps.

Nous étions malheureusement trop tard dans la saison pour les narcisses et les tulipes, mais quelques champs d'allium étaient là pour le plaisir des yeux.

Après la balade (décrite ici), nous avons repris la voiture pour continuer notre voyage dont la suite sera décrite dans un prochain carnet.